Trois ans après une année cinématographique des plus prolifique avec ses deux long-métrages SpiderHead (disponible sur Netflix) et le franc succès de Top Gun : Maverick, Joseph Kosinski, réalisateur à la filmographie des plus mécanique, revient au  cinéma, s’attardant cette fois sur le sport automobile phare, la Formule 1.

F1 nous relate l’histoire de Sonny Hayes, jeune talent prometteur de Formule 1 des années 90, s’étant retiré après un grave accident. Devenu un pilote polyvalent et indépendant  une trentaine d’années plus tard, il est contacté par son ancien coéquipier et ami Ruben, devenu directeur d’une écurie F1 étant dans une impasse. Hayes va devoir affronter une nouvelle génération de pilotes de haut niveau, parmi lesquels figurent son jeune et fougueux coéquipier Joshua Pearce.

Soyons clairs F1 est un film présentant d’indéniables défauts. Un scénario (trop) classique, à la structure narrative similaire à celle de son prédécesseur, Top Gun : Maverick (2022), dont les personnages principaux des deux films sont, à bien des égards, similaires. Sonny Hayes (Brad Pitt) est une tête brûlée, prodige d’une époque, se confrontant à une nouvelle génération, fougueuse et désireuse de faire ses preuves, tout comme l’était Pete Mitchell (Tom Cruise), dans le précédent film de Kosinski. Le choix des acteurs tend lui aussi à une impression de redite, âge similaire même capital sympathie du grand public par leur simple nom sur l’affiche.

Si tout est fait pour reproduire le succès de 2022, la transposition d’un scénario, qui avait pour lui la base solide d’un long métrage devenu culte, à un autre monde mécanique est moins évident. Il en résulte un passage de témoin artificiel donnant raison à  l’ancienne, résumant la nouvelle génération à futur promis mais non concrétisé. Si le scénario ne brille pas par sa subtilité, la réalisation et le spectacle qu’il induit par son sujet sont au rendez-vous.

Dans sa forme, sa réalisation, son immersion, Joseph Kosinski met un point d’honneur à nous offrir un spectacle de vitesse exaltant et sensationnel. L’atmosphère de la course est dépeinte de sorte à faire ressentir le danger, et la tension de celle-ci ainsi que la concentration et la maestria des pilotes à bords des monstres de vitesse que sont les monoplaces. Chaque passage sur la piste est un pur cocktail d’adrénaline capturé et mis en scène par le réalisateur, notamment grâce à l’utilisation des caméras subjectives, des rotations du point de vue sur la monoplace elle-même. La séquence de “l’envol” de Sonny Hayes sur le circuit de Las Vegas en est une illustration marquante. Tout est fait pour nous mettre dans les conditions de la course et nous la faire ressentir, les prouesses techniques allant même jusqu’à intégrer des passages retravaillés de Grands Prix récents, pour rendre le tout encore plus convaincant et percutant.

Il faudra enfin préciser pour les puristes et amateurs du sport automobile que le film n’a pas pour vocation d’être un film documentaire sur la F1. Il n’est en rien comparable à une production telle que F1 : Drive To Survive, documentaire sportif netflix qui a grandement favorisé la découverte de la F1 au grand public. Ici la proposition est autre, bien sûr pour une question de médium ; cette fois avec un film de fiction, reprenant l’univers et le cadre de la F1 et ses codes tout en les adaptant pour la nécessité du spectacle. Les règles complexes et obscures de la Formule 1 ne sont donc pas appliquées aux pieds de la lettre pour une facilité de compréhension du spectateur non initié, tendant là encore à une perspective bien définie à terme : susciter la curiosité et l’intérêt de ce dernier pour le sport.

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Image de couverture © Warner Bros.

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